Ouloulou… Mais où est donc la subtilité dans cette affaire ? Le sujet, certes fort intéressant, de la conscience morale est traité aussi grossièrement que l’homme présenté sur le banc des accusés est considéré comme coupable avant même d’être jugé.
Tout cela semble être pensé et réalisé à l’emporte pièce. Où sont les nuances ?
Si ce film distille un semblant de suspense autour d’un juré qui se révèle à l’origine du crime qu’il est censé juger, rien n’est véritablement étonnant dans cette affaire.
J’aime tout particulièrement les films dits de procès. C’est là un style, une forme de cinéma que j’apprécie et qui me captive souvent à l’écran. Mais ici, le classicisme cinématographique de Clint Eastwood que de beaucoup apprécient, m’a semblé pénible et lourd.
Ce cas de conscience, le cinéaste n’en fait pas grand chose ! Je vois bien qu’il souhaite en extraire une dimension métaphysique sur la responsabilité des actes d’un homme mis face à lui-même, aux autres et à la société qu’il est censé représenter, sans pour autant parvenir à une prise de hauteur nécessaire sur le sujet. Ici, tout semble bien évidemment couru d’avance.
Sur le même thème, je ne saurais que trop vous conseiller de voir (ou revoir, c’est encore meilleur la seconde fois !) Miséricorde de Guiraudie. Une grande oeuvre sur la bien pensance humaine, sur notre capacité à chacun de nos arranger avec la vérité.
Car au fond, n’y a t-il qu’une seule et unique vérité ? Rien n’est moins sûr.