J’aurais tant aimé faire de ce film, le film de ma vie.
L’idée de cette incursion totale dans le monde de la nuit, de la fête (un presque huis clos total dans cette boite de nuit) m’a de suite happée.
Elle m’a autant happée – dès lors qu’un ami m’a parlé de ce film qui devait sortir quelques jours plus tard – que le film m’a laissée de côté. La désillusion est grande tant je pensais me retrouver dans le portrait et le regard du personnage d’Anais Demoustier. J’aime tout de cette jeune femme qui entre, un soir, dans ce que l’on appelle habituellement « le monde de la nuit » pour y trouver un ancrage, un écrin, un étui de vie qui la propulserait tout à la fois vers son for intérieur et vers une ouverture à l’autre.
Sauf que derrière comme devant l’écran, la platitude est totale. On avance à pas de fourmi dans cet environnement noctambule qui ne semble épanouir personne, et certainement pas le personnage interprété par Tom Mercier, assez monolithique et sans émotion. Rien ne semble ici vouloir évoquer l’émancipation des personnages ni même l’évolution du monde.
Si le film émet dans un souffle la lente métamorphose des soirées, des codes de la nuit… Il dit aussi la lente avancée, la lente marche du monde.
C’est beau en soi, profond et subtile mais peut-être trop justement. Ca manque surtout d’ancrage, non pas de vérité mais d’incarnation.
A trop vouloir en faire le film de ma propre histoire, je suis passée à côté de ce conte de la nuit.
Pas de mon histoire je l’espère !