C’est toujours la même histoire avec les films de Kim Chapiron. Ils m’intriguent, me donnent envie de les découvrir et puis, pouf, tout retombe tel un mauvais soufflé raté.
Soyez-en certains, je n’irai pas en contresens des avis de la presse. La crème de la crème est un échec et ce, pour diverses raisons.
Le propos est intéressant. Mettre l’accent sur les déviances de cette société qui semble tout miser sur le physique, l’argent et le sexe. Seulement voilà, le réal se contente de pointer du doigt les déviances d’une jeunesse biberonnée à l’indispensabilité de l’excellence sans jamais donner l’impression de prendre parti, ni même de pousser son analyse vers un semblant de réponse.
L’on suit donc le parcours de ces trois jeunes à l’origine d’un réseau de prostitution au sein même de leur école (pseudo HEC) sans pour autant jamais entrer dans leur monde. Kim Chapiron filme ce petit microcosme élitiste de façon aussi plate que les pires épisodes de Sous le soleil (je suis récemment retombée sur un épisode de cette série, d’où la pseudo comparaison).
Une fois encore, il est intéressant, oui, de nous emmener vers cette concrétisation de notre monde capitaliste, basé sur la recherche du seul profit, qui semble avoir oublié en cours de route sa morale et le respect de ses valeurs. Mais il aurait été surtout intéressant de ne pas se perdre en route et de nous laisser à voir un semblant de fond.
L’unique recours reste donc le rire et je dois dire que j’en ai usé. Je suis tombée dans le panneau des blagues graveleuses qui vont de « la soirée DSK » à la jeune prostituée noire renommée Nafissatou pour l’occasion. Soit… Où est la profondeur ?
Derrière une bande annonce presque racoleuse qui se suffit à elle même (nul besoin de voir le film je vous assure, la BA suffit) le vrai et unique propos du film semble, au final, n’être que cette bluette entre Louis, le BG versaillais qui cueille des fraises mures dans son verger familial le week end et Kelly la banlieusarde pauvre élevée par un père beauf et mutique. La vraie question du film, que Kim Chapiron ne semble d’ailleurs pas assumer, n’est autre que de savoir si une histoire d’amour entre deux personnes issues de milieux sociaux différents (notre société qui se veut clivante dirait « opposés ») est possible et envisageable.
Il y aurait bien une chose que j’aimerais dire à Kim : « Mec, mieux vaut assumer une bonne comédie romantique plutôt que de se vanter de réaliser un pseudo film d’auteur raté ».
Comme cette phrase épinglée sur le mur de la chambre de Kelly : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. » Et cela est valable pour le Cinéma également. Je tenterai de m’en souvenir lors de la sortie du prochain film de Kim Chapiron. Clairement, le rendez-vous n’a pas eu lieu.
Elo
Pourtant, à chaque fois Kim Chapiron a le don de sentir les sujets polémiques, les angles nouveaux, de sortir des chemins balisés du cinéma français. Et pourtant à chaque fois, on se dit que ça ne vaut pas la peine d’y aller. Effectivement, la BA suffira.
Barbara
Certes, c’est tout à fait cela. L’idée est bonne mais le sujet mal traité (à mon sens) et le tout tombe donc à plat… à chaque fois.
Merci pour ce com Elo