Du choix de l’épure au cinéma. Et une ode à la décélération.
Pierre est consultant, ingénieur ou représentant : on ne sait pas au juste et ce n’est pas le plus important, dans une entreprise internationale. Un jour alors qu’il est en déplacement et en pleine présentation de son nouveau produit « incroyable », son regard – et tout son être – sont attirés par la montagne, là bas, au loin, derrière la vitre.
Elle semble lui transmettre un appel qu’il est impossible d’ignorer. Un appel vibrant auquel il répondra.
C’est alors qu’il quitte son quotidien pour dédier ses journées à ses ascensions en tout genre. Le début d’une nouvelle étape de vie.
La montagne est un film lent, sans presque aucun dialogue et c’est pourtant l’un des films les plus vivants que j’ai pu voir ces derniers temps. Il dit ce corps qui nous parle de diverses manières et lui seul – ce corps – capable de nous faire comprendre qu’il est temps de changer, de bouger, d’opérer un mouvement…
Il dit aussi la nature et la formidable source de vie qu’elle représente.
Ce film donne alors lieu à un voyage initiatique qui frôle avec le fantastique pour ancrer davantage encore le propos qui voudrait que notre vie doive être vécue pleinement, en pleine conscience des besoins de notre esprit et de notre corps qui créent tous deux une sorte de fusion.
En cela le film est calme et paisible mais très physique : au même titre que la vie d’un athlète de haut niveau ou de montagne. De l’art de parler métaphysique au cinéma !
S’il évoque le besoin de se hisser vers des sommets pour y voir plus clair et « prendre de la hauteur sur les choses », le film dit surtout le besoin de communiquer, de s’ouvrir aux autres et c’est en cela aussi qu’il m’a plu. Il est ancré, jamais dans un fantasme de vie en pleine nature, désaxée de toutes réalités.
Monter pour mieux redescendre et se fixer à la hauteur qui nous convient.