Je lis à peu près partout que The Master est « le film choc de ce début d’année » et bien je vous le confirme.
Je suis encore sous le « choc », pour reprendre le terme, de ce film. L’histoire, le musique (comme lancinante), Joaquin Phoenix (surtout) et Philip Seymour Hoffman (aussi) sont perturbants tant ils vivent leur rôle. Joaquin Pheonix est comme possédé par ce Freddie Quell (nom du personnage qu’il joue) détruit, il n’y a pas d’autre mot. Possédé donc et abîmé physiquement à l’image de son dos courbé qui vient comme symboliser le trop plein de charge qu’il porte depuis toutes ces années de vie. Son visage également, émacié mais surtout toujours renfrogné et aux traits plissés, exprime toute la douleur de cet homme. Une douleur sans frontière qui semble ne jamais pouvoir trouver d’apaisement. Cet homme est une soupape, prête à exploser à tout instant.
Il n’y a donc pas de superlatif assez fort, je trouve, pour parler de son jeu d’acteur. C’est au delà de la plupart de ce que j’ai pu voir jusqu’ici et cela en est perturbant. J’ai eu, pendant tout le film, comme peur de ses réactions, c’est vous dire à quel point son jeu est d’une force extrême.
Ce film est un monument et je pense ne pas avoir les mots pour en parler. C’est un film qui se ressent, qui nous place dans une drôle de position entre voyeurisme et totale soumission.
En clair, je pense que le but recherché est clairement atteint, le film montre la force de ces organisations et des hommes qui en sont à leur tête (on parle ici de sectes) et donne à comprendre le pouvoir qu’elles ont à travers le monde. En trouvant les bons mots, elles attirent dans leur giron les plus démunis affectivement et socialement d’entre nous.
Effrayant.