Ce n’est pas tant la bande annonce – que je n’ai pas vue, ni même les anciens épisodes pourtant multi primés et faisant clairement partie intégrante de la culture ciné mondiale – que je n’ai pas vus, ni même les critiques – que je n’avais pas encore lues, qui m’ont donné envie de voir Creed, le nouvel opus Rockyesque, dans nos salles depuis hier.
C’est l’affiche du film, preuve s’il en faut de la force des images.
Je sais pas vous mais moi ces deux hommes, cette main posée sur l’épaule de l’autre, ce sentiment de transmission, de partage, cette force du passage d’un maitre à un élève. Ce regard, celui de l’élève, entre force, rage et écoute. L’envie de se surpasser également qui inonde l’affiche… Ça m’a intrigué, plu et j’ose le dire à ce stade, ému.
Et c’est peu dire que je n’ai pas été déçue. C’est tout cela que j’ai retrouvé dans le film et plus encore.
Le film déjà est loin du blockbuster sans âme et gonflé à l’adrénaline pure. De l’adrénaline il y en a et elle « contamine » le spectateur. J’en tiens pour preuve la forme quasi olympique qui m’irradiait à la sortie de la salle. Mon pas était très rythmé et c’est presque 4 à 4 que j’ai gravi mes 6 étages ! De l’adrénaline donc mais aussi et surtout de l’affection, de l’humanité et cette folle envie de se dépasser, de se faire une place et un nom.
Si le film évoque la question de la filiation et de la place qui est la nôtre dans cette société, il met en relief la difficulté d’aller à la rencontre de soi-même lorsque l’on vit dans le souvenir d’une figure paternelle presque divine (ici Apollo Creed).
Les acteurs sont tous très bons et à leur place dans cet univers « sportivo-familial ».
Mais avant tout cela c’est l’univers de la boxe qui est dépeint et la grandeur de ce sport où la plus grande arme n’est pas tant le muscle et le bon mouvement mais la protection de soi et la connaissance de l’autre, la connaissance de l’adversaire. Il semble que le vainqueur soit celui qui a perçu le mieux ce que l’autre avait en tête. Bien plus qu’un sport de combat, la boxe est aussi montrée comme une discipline complexe et complète qui fait clairement appel aux sens. J’aime !
Autour de tout cela, c’est le « folklore » et l’ambiance qui entourent ce sport et les combats qui m’ont emballés. L’entrée en salle des deux adversaires est d’une force hallucinante et la façon de filmer est divine ! Franchement j’y étais. Idem pour les combats pendant lesquels l’accent est mis sur le mouvement des corps, des pieds plutôt que sur la violence des coups même si là aussi, le ressenti est réel.
Ajoutez à cela une BO parfaite car en totale adéquation avec le thème, la force du propos et l’ambiance et une façon sublime, humaine et vivante de filmer les bas-fonds de Phillie et vous avez ce que j’appelle être une vraie bonne surprise cinématographique de qualité.
C’est Rockylicious !