C’est là un film tout en douceur qui s’offre à nous. Un film qui tournoie pourtant autour d’un sujet lourd et difficile. Le mariage arrangé entre deux jeunes personnes dont les parents ont plutôt envie de mettre sous le tapis le passé de petite criminelle pour l’une et l’homosexualité de l’autre.
Sans jamais être vraiment sombre, c’est surtout un spleen ambiant qui émane ce ce film délicat.
Personne dans ce film n’est véritablement heureux mais des traits d’humour viennent ponctuer les échanges ca et là. Comme pour adoucir quelque peu des quotidiens moroses, identiques, sans grande réjouissance.
Le film questionne alors : comment se libère t-on du poids familial ? Des traditions ?
Il dit la puissance dévastatrice des non dits et du fait de ne pas être soi même. Ce père qui n’a de cesse de répéter « Il faut que nous passions pour des gens biens » montre toute la difficulté qu’il a à trouver sa place malgré des années passées en France, un commerce à son nom et des habitudes familiales qui devraient pourtant avoir soudé la famille.
Mais c’est tout le contraire et les faux semblants et tout ce qui n’est pas formulé explicitement viennent, sur le long terme, émietter les liens qui unissent cette famille.
Seul le courage du jeune homme qui finalement osera affronter ses parents et les mettre face à la réalité parviendra à remettre une once d’humanité déjà, et de sens, dans la vie de tous.
Dans la sienne en tout cas. Car il appartient à chacun de choisir entre la vérité ou le mensonge.
Avoir le courage et la dignité de suivre sa propre route.