Il n’aurait pas fallu que le film dure 5 minutes de plus. Je ne suis pas certaine que ce ressenti soit très positif tant j’aime à dire que les bons films, ceux que l’on aime, ne devraient pas finir !
Ici, le dispositif – aussi maitrisé soit-il – aurait tendance à devenir lourd passé 1 heure de film. Ce téléphone qui retentit donne un temps toute son intensité au film, puis aurait tendance à nous agacer.
En cela, le timing est bien réglé. Le réalisateur sait conclure son film.
Rembobinons. Soit Vincent Lindon seul au volant de sa voiture qui discute au téléphone avec 2 de ses collègues, sa femme, ses deux enfants, une amante et quelques collaborateurs externes. A tour de rôle. Il enchaine les appels comme autant d’appels au secours.
Il faut dire que la situation au global est tendue. Lui qui nous est présenté comme l’archétype de l’homme sans histoire, digne, droit et respecté, est sur le point de voir sa vie s’écrouler devant lui.
Tous les pans de sa vie. Amoureuse, familiale, professionnelle.
Vincent Lindon incarne avec brio cet homme sur le fil, à la croisée des chemins, qui fait paradoxalement, et en parallèle, la paix avec un lourd passé.
La réalisation est tendue et j’ai aimé la qualité de l’écriture. S’il existe quelques incongruités au niveau du timing (nous sommes censés vivre l’histoire en temps réel et le match de foot me semble avoir été plié un peu trop rapidement), la qualité des dialogues et l’arc narratif sonnent vrai. Le film parvient à nous tenir en haleine.
Pari réussi donc pour ce remake qui évoque en parallèle, et en substance, la question de la transmission, des conséquences de chacune de nos actions et de nos décisions. Et du timing de nos vies. Ce fameux timing qui dicte et rythme tout.