D’un côté c’est Jenyfer (prononcer Djénifeur, à l’anglaise, elle y tient), coiffeuse à Arras et de l’autre Clément, philosophe, écrivain et prof parisien.
Jenyfer est enjouée, optimiste et enthousiaste, elle chante le week end avec ses copines (très bien d’ailleurs, décidément cette chère Emilie Dequenne a des talents) alors que Clément a ses habitudes mornes aux Deux Magots.
Ces deux là avaient peu de chance de se croiser, de se croiser vraiment je veux dire et pourtant… Le hasard a ses raisons que la…. Toujours est-il que cela arriva.
Bien cliché me direz-vous ! Et peut-être savez-vous déjà de quel film je vous parle ici.
Pas son genre est autre chose que la bluette que se prétend être ce film. C’est un peu « l’after » de Pretty Woman qui viendrait nous montrer ce qu’il se passe après que deux êtres diamétralement et socialement opposés se soient rencontrés, se soient aimés. Quid de cette vie quotidienne qui s’installe ? De cette vie à deux mais vécue socialement. Et bien évidemment, c’est là que le bât blesse. C’est en fait, l’envers du décor des contes de fées.
Le film montre en fait qu’il faut autre chose que de l’amour pour réussir à vivre, bien, ensemble.
Sans jamais tomber dans le sinistre (quoique la fin est un peu tristoune tout de même) ce film vient nous rappeler qu’il ne faudrait jamais être ou tout blanc ou tout noir. Jamais trop sinistre et intellectuel, mais jamais non plus naif et béat face à la vie.
Ce juste milieu est ce qui m’a plu dans cette comédie franchement réussie, illuminée par deux acteurs formidables. Emilie Dequenne, nous la connaissions, son talent est fortement reconnu et il est à la fois plaisant et étonnant de la voir jouer dans ce registre. Elle passe de l’enthousiasme pur à une palette plus variée d’émotions plus sombres avec brio. Et puis franchement, réussir à nous faire frissonner et à avoir les yeux embués devant un karaoké de « I will survive », il fallait le faire ! Ce sociétaire de l’Académie Française est une découverte (charmante soit dit en passant). Il incarne parfaitement ce snobisme mêlé d’insécurité propres à certains parisiens.
Car oui, au final, avant même de se faire l’écho d’une histoire d’amour, ce film donne à réfléchir sur les carcans que l’on s’impose et sur la vérité que l’on met dans nos actions, nos paroles. Si leur histoire échoue, Jenyfer aura aimé, aimé avec son coeur et ses tripes et c’est cela, en fin de compte, qu’être vivant, vrai et philosophe.
Pour tout vous dire, ce cinéma là, c’est tout à fait mon genre.