En voilà un film qui serait passé au delà de mon radar mais qui, somme toute, m’a enthousiasmée.
Soit un féru de cuisine qui invite au pied levé une femme rencontrée sur un site de rencontres (pour le dire délicatement) pour un diner dans un restaurant gastronomique de renom. C’est qu’il s’est fait larguer et que, pour rien au monde il n’aurait voulu manquer cette occasion unique de goûter les plats du chef mondialement reconnu.
Les voilà embarquant sur un bateau pour une courte traversée : le restaurant se trouvant sur une ile. La soirée débute alors : festin en vue et débordements de tous ordres.
Le lieu se prête à toutes les aventures : imaginez ce qu’il est possible de réaliser en cuisine et alentour, au coeur d’une ile déserte.
S’il y aurait des choses à dire sur l’image de l’art que donne le film, de son rôle social et culturel, je ne pense pas qu’il soit de bon ton de l’incriminer. Prenons le film pour ce qu’il est : un petit quelque chose qui dépayse – je n’ai pas souvent l’occasion de voir dans mon assiette des paysages vallonnés faits de mousses et de fleurs ! et qui électrise un peu.
Le film joue avec les codes de l’horreur et de l’épouvante sans véritablement ni faire peur, ni glacer le sang. Certaines scènes sont osées mais jamais dérangeantes.
Du point de vue du scénario et de la construction du récit et du film, c’est grâce à un principe mettant le spectateur dans la même positon que les convives, découvrant avec surprise le plat suivant, que Le menu trouve une partie de sa réussite.
L’ambiance mystérieuse qui règne est parfaitement rendue et c’est d’ailleurs ce que je garde du film. Le réal distille à la perfection cette atmosphère à la fois légère et pesante qui fait de ce film un savant mélange de sonorités (au secours ce claquement de mains à répétition !) et de sensations.
De certains trouveront la fin un peu facile mais elle a le mérite de l’ironie et surfe, jusqu’à la toute dernière seconde, sur ce climat étrange et à part.
Un thriller gastronomique qui m’a finalement donné envie d’un bon burger… saignant.