5 astronautes de la NASA, 5 minutes de « cui cui les petites oiseaux » sur la planète Mars pendant lesquelles le décor est planté et l’on présente les détails de la mission spatiale, une tempête qui arrive plus tôt que prévu et voilà que c’est toute l’équipe qui doit vite remballer pour un départ imminent au risque de mourir sur place. Tous les ingrédients du film d’action sont donc réunis, tous sauf le frisson et c’est bien ce qui m’a gêné. Sans vouloir jouer la blasée, l’intro du film m’a totalement laissée à Terre.
Mais mais mais, l’arrivée en scène de cet homme mi Robinson mi MacGuyver esseulé sur Mars a changé la donne. J’ai totalement adhéré à la tournure qu’a pris le film, qui m’a emmené justement là où je ne pensais pas aller.
Car oui, le film se focalise ensuite sur cet astronaute joué par Matt Damon laissé pour mort par ses camarades de jeu lors de leur départ précipité de Mars.
Vous imaginez forcément que lorsque vous êtes seuls sur une planète, que vous vous trouvez à quelque 225 millions de kilomètres de la civilisation, il n’est pas évident de faire appel aux secours. Pas non plus évident d’appeler un ami qui pourrait venir vous dépanner !
C’est donc seul qu’il va tenter de survivre et ce, pendant environ 4 ans, date à laquelle la prochaine mission spatiale reviendra sur Mars et encore, pas sûr que la « machine » se pose à l’endroit même où ce cher Robinson se situe. Bref, vous imaginez aisément la difficulté de la situation.
Mais il va prendre une décision décisive qui est de ne pas mourir sur cette planète et va tout mettre en place pour survivre. C’est là que le tournant du film a lieu et il est intéressant.
Là où le réal aurait pu faire le choix d’un film larmoyant, pathétique et « dramatico-survival », il fait le choix d’injecter de l’humour et du panache et de la vie. Et oui, ça change la donne !
Matt Damon est parfait dans les bottes spatiales de cet homme qui choisit de ne jamais renoncer et d’amener la vie sur ces terres sablonneuses désertes et désertiques.
Certes, on sait désormais que des traces d’eau ont été trouvées sur Mars mais comprenez que le film a été tourné avant cette trouvaille ( !) et ne bénéficie donc pas de cette facilité. C’est donc par le biais de procédés ingénieux que ce premier homme va mettre au point, entre autres, un système de condensation d’eau qui lui permettra de faire pousser des patates et de parvenir à se nourrir et ainsi subsister ! Et oui, les patates c’est la vie !
Le film joue sur cette atmosphère vive et entraînante et ne stagne jamais sur le suspens ou le dramatique et c’est ce que j’ai aimé. Le réal a véritablement injecté une vraie tonalité à son film.
Ajoutez à cela une BO disco (si si !) et vous obtenez un ofni (objet filmique…) bien réel et réussi.
Ridley Scott m’avait un peu perdu avec son Prometheus et je le retrouve là avec toute sa maestria. Il sait filmer les grands espaces comme peu le font et nous régale de cette atmosphère saturée en amour de la vie.
Il nous livre au final, avec ce Seul sur Mars, un guide de survie en zone aride et déserte, une bonne réflexion sur la volonté et le dépassement de soi.
Je suis prête à partir en mission avec ce Robinson des temps modernes.
Le film sera dans nos salles, en 3D, le 21 octobre.
Je vous parle également de Seul du Mars sur Séance Radio :