Ce film là est full poésie. Il dit l’importance de l’empreinte qui est la nôtre et que nous laissons derrière nous. Il dit la force de notre présence là maintenant et de celle qui restera, plus tard, lorsque tout sera fini.
A ghost story est au sens propre une histoire de fantôme et porte en lui ce vague à l’âme propre à tous les instants où ceux que nous aimons manquent à l’appel et hantent les tréfonds de notre mémoire.
Le cadre est joli, l’image propre, la photographie comme irisée. Le duo d’acteurs est épatant et le propos (la perte de l’être aimé) délicatement évoqué.
Pourquoi alors suis-je passée à côté de ce film d’une douceur et d’une force mêlées – antagonisme que j’aime tant d’ordinaire, au cinéma.
Aurais-je perdu mon cœur ?
Là où la plupart (le film a reçu le prix du public au dernier Festival de Deauville) a vu une rêverie et du merveilleux, j’ai vu de l’ennui et un terrible besoin de passer à autre chose.
J’ai trouvé ces scènes – interminables – de solitudes, d’une tristesse infinie et surtout d’un emmerdement assez prégnant. Vraiment, ai-je perdu mon cœur ?
Ce monde de réflexion, tourné vers les souvenirs d’un passé joyeux – aussi bien mis en scène soit-il – m’a véritablement semblé longuet. Non pas mélancolique mais tout bonnement assomant.
On a rarement aussi bien suggéré le vide, l’absence, la désincarnation et le néant.