Cette Anais là est tout à la fois un peu moi et celle que j’aimerais être vraiment. Solaire, vivace et vivante, rapide, entière, dotée et douée d’un puissant sentiment de liberté. « Douée » car je crois que le fait de se sentir libre n’est pas donné à tout le monde, il faut savoir l’attraper la liberté, savoir vraiment ce que l’on désire et se donner les moyens d’accomplir son chemin pour ressentir ses arômes et son goût si particulier.
Anais est de ceux là, et elle ne va pas là où elle ne veut pas aller et surtout, elle court vers ce qui l’anime.
Ca oui, elle court ! Affublée de son gros sac à dos carapace, elle va d’invitation en rendez-vous au grè de ses envies… Et arrive souvent en retard.
Elle est venue faire ses études à Paris dès après avoir eu son bac, ne s’embarrasse pas de règles de bienséance (elle n’aime pas dormir avec les hommes qu’elle rencontre) et ne veut pas d’enfant. Elle suit une direction bien définie : la sienne.
Et puis, la vie – qui façonne et polit tous nos gestes, nos habitudes, va la prendre à revers. Elle qui semble ne jamais douter, ne jamais regretter, ne jamais vraiment se poser, va prendre date avec ce qui ressemblerait au chemin de la maturité. Peu à peu, elle acceptera de s’abandonner et là, vraiment il se passera quelque chose. Enfin, elle parviendra à se poser, à stopper sa course effrenée.
Ce quelque chose de l’ordre de l’intime qui irradie dans tout notre être.
Sa maturité, elle la gagnera aussi par la douleur, celle qui arrive par la prise de conscience de la mortalité de l’être qu’elle aime le plus au monde, sa mère. Et à ce titre, elle se demandera si cette douleur qui est la sienne pourrait alors la rendre plus terne, moins vivante et vivace… L’éteindre en quelque sorte. Cette réflexion me touche au plus haut point tant elle dit un questionnement qui est le mien. Que faire de la peine, du chagrin et de la tristesse ?.. Donnez nous l’équation qui annihilerait leurs effets nocifs.
S’il ne donne pas l’antidote, le film montre le chemin. Il dit l’importance de toujours poursuivre la route vers ce qui nous anime, nous émerveille, nous émeut et nous meut. Là est la clé pour, non pas contrer les effets du trio infernal peine, chagrin et tristesse, mais pour vivre pleinement. Et c’est bien cela, je crois, qui nous tient debouts et éveillés.
La flamme ne peut alors s’éteindre.
Solaire je vous dis ! Un film qui fait du bien.