Ah Cannes ! Son aura, ses emballements médiatiques ! Il en faut au moins un chaque année. Et ce fut celui là.
Scène d’ouverture qui devait faire claquer les sièges du Palais des Festivals, scènes démonstratives qui allaient soulever le coeur des spectateurs. Forcément, l’intrigue est forte et avec, les attentes.
Cronenberg est de ceux qui savent faire palpiter les entrailles. Il nous a livré des films qui traitent souvent du transhumanisme (on se souviendra de La Mouche, entre autres) et son approche du cinéma est tout entière : il sait manier la pellicule, la caméra mais aussi le corps et le coeur (là encore) de ses acteurs comme peu le font. Il a d’ailleurs créé un lien fort avec l’acteur Viggo Mortensen qui, je l’imagine, leur permet désormais de se comprendre sans même avoir à se parler. On sent la fusion ou si ce n’est la fusion le fort attachement que le réal créé avec ses film, son set, ses acteurs.
Pourquoi alors nous livrer ici un film si dénué de puissance. Si le film n’est pas désagréable, il n’est pas non plus palpitant. Ni véritablement gore (ok une scène m’a fait un véritable effet – beau maquillage sur un pied), en dehors de cela, rien de très puissant.
Même Viggo que je trouve terriblement nerveux voire vénéneux généralement dans les films de Cronenberg m’est apparu ici presque frêle.
Je m’arrêterai là, l’objectif n’étant nullement de descendre le film qui évoque la quête de la jouissance suprême dans un monde déshumanisé. Comment jouir (de la vie, de tout) lorsque notre environnement est morne, rasé, épuisé de toute denrée de vie ?
Le propos est là et bien mené, dommage que l’enveloppe soit, elle, si plate et creuse. Cela rend l’oeuvre somme toute assez vaine.