Voilà encore un film que j’aurais manqué si le bouche à oreille n’existait pas.
A première vue, je dois dire que Spotlight ne m’inspirait pas trop : le côté « enquête » et puis ces histoires de prêtres pédophiles… mouai.
Spotlight c’est cette équipe restreinte dédiée à l’investigation, au sein de la rédaction du Boston Globe, illustre journal détenteur de – excusez du peu – 23 Prix Pulitzer.
Et puis Spotlight le film c’est une immersion au cœur de cette salle de rédaction où chacun des membres prouve qu’il est possible de travailler avec passion et acharnement. Dès les premières minutes j’ai été embarquée par cette énergie, par cette envie d’en découdre et de mener à bien cette enquête face à laquelle le célèbre journal s’est retrouvé en frontal avec l’Eglise. Or, il est des adversaires plus tendres et faillibles.
Cette scène d’ailleurs où le rédac chef obtient un face à face avec le cardinal en tout début d’enquête et où ce dernier lui redit sa disponibilité pour collaborer puisqu’il est « convaincu que les institutions se doivent d’avancer de concert ». Le rédac chef lui rétorque qu’il ne croit qu’en l’indépendance pure et simple du journalisme et l’assure du fait que lui et son équipe mèneront à bien cette investigation quoi que cela puisse leur en coûter.
L’affaire est lancée. La confrontation sera longue et pénible et acharnée mais jamais ils ne tangueront ni ne faibliront. Il faut les voir juxtaposer les preuves et poursuivre encore et encore, au péril de leur vie personnelle, les recherches. Un pas après l’autre, chacun à sa mission et tous se soutiennent et travaillent de concert.
Forcément, lorsque de longs mois plus tard, le journal contenant le papier, dénonçant la responsabilité de l’Eglise dans ces (trop) nombreuses affaires de pédophilie, sort de presse : c’est une réelle émotion qui m’a étreinte. Avec des larmes qui m’ont piqué les yeux.
Le film est vraiment fort. Les acteurs sont formidables (Mark Ruffalo, Michael Keaton, Rachel Mc Adams…) et donnent vie à cette investigation majeure.
Jamais le film n’est racoleur en voulant donner le détail des faits perpétrés sur ces pauvres enfants. Le film ne s’embourbe jamais dans des considérations qui viendraient alourdir le propos. Les faits rien que les faits semble nous dire le film et en cela, il est un sublime manifeste pour le journalisme d’investigation.
Ce beau et respectable métier.
paule
Moi non plus je n’y serais peut-être pas allée…