Je me souviens surtout d’un vrai agacement. Très fort et qui a duré toute la journée (qui avait été bien pluvieuse.)
C’était mon J3 à Cannes 2018 et je venais de voir LES FILLES DU SOLEIL.
Le film d’une femme en compétition (oui puisqu’on en est à compter les femmes en compèt). Ce film ne m’a pas plu pendant, et m’agace d’autant plus après – maintenant donc. Comme le disait si bien Edouard Baer durant son discours d’ouverture, il fait partie des films dont je me fous pendant et après.
Un sujet grave et important : la guerre au proche Orient, ses morts, ses familles et personnes endeuillées, et cette vie qui n’en n’est plus une lorsque l’on passe son temps à tenter d’échapper aux bombes, à survivre à ceux qui nous manquent et à manquer de tout, au cœur des débris matériels et de l’âme humaine. Un sujet fort donc. Dont il faut parler.
Sauf que, pas de cette façon. J’ai trouvé le film d’une banalité affolante, mal interprété, pas convainquant.
Faudrait-il, sous couvert qu’il narre l’histoire vraie d’un bataillon de femmes ayant vaincu les islamistes dans leur contrée, aimer et croire en ce film ? Je ne le crois pas et je n’en n’ai en tout cas, aucune envie.
J’ai trouvé le tout trop appuyé, et ai senti – ce que je déteste au cinéma – cette volonté de « faire du buzz » et cette palette de bons sentiments. Or, on ne fait pas de cinéma avec des bons sentiments. Ou si peu.
Le scénario parsemé de flash-back nuit même au propos je trouve. C’est larmoyant au possible sauf que je ne suis émue à aucun moment.
Les dialogues sont d’une platitude assez extrême et le tout donne ce sentiment terrible d’être pris en étaux entre ce que fait la réal de ses actrices – toutes des héroïnes – et de son film, cette histoire.
Le générique de fin est peut-être le pire de tout. Emmanuelle Bercot qui joue ici une reporter de guerre, nous lit l’article qu’elle a tiré de sa mission auprès de ce bataillon de femmes. Un style journalistique aussi miteux que le film lui même !
Des poncifs et encore des poncifs.
Rien de pire pour rendre hommage à ces femmes, « héroïnes, oubliées de l’histoire qui la forge chaque jour. »