Oui je dois l’avouer puisque je ne puis le cacher, je fais face à un certain relâchement sur ces pages bloquesques.
Il est dû non pas à une hibernation saisonnière comme le laisse entendre le titre de cet article mais, au contraire, à une vie riche en activités et déplacements divers.
Je n’irais pas jusqu’à clamer le fameux hashtag #TousEnTerrasse mais l’idée de profiter et d’aimer la vie est bel et bien là.
Si j’ai quelque peu esquivé ces pages, ce n’est pas pour autant que j’ai esquivé les salles de cinéma que j’aime tant – et qui me le rendent assez bien en me permettant de découvrir de belles pépites.
Bref récap des trois derniers films en vue.
Une fois de plus le cinéma m’a embarquée dans des contrées plus ou moins lointaines pour me permettre de découvrir des vies que je ne connais pas, des pays et des mondes dont j’ignore la richesse et la densité.
J’ai successivement frappé à la porte d’une cour d’Assises, foulé l’Iran, les bois la nuit, la banlieue parisienne et le sud de la France auprès de gens charmants, souvent honnêtes et dans tous les cas enrichissants et humains.
Je ne vous ai pas parlé de l’Hermine, vu déjà il y a quelques semaines et pour lequel je n’ai trop rien ressenti. Si je peux dire sans hésiter que Fabrice Luchini se bonifie et bonifie son jeu avec les années, je ne suis pas convaincue du parti pris de ce film qui m’a semblé doux et piquant à la fois mais tout de même terriblement plat si ce n’est qu’il a le mérite de rappeler que l’amour peut vous changer un Homme et que l’émotion de la vie est toujours à portée de bras.
C’est avec un plaisir bien plus immense que j’ai partagé une tranche de vie avec Kheiron et son équipage entre les geôles d’Iran et le bitume de la banlieue parisienne des 80’s. Quel régal que ce film hommage à ses parents, à sa patrie et à son histoire. C’est avec un mélange de rires non retenus ni dissimulés et une émotion réelle et forte que j’ai partagé ces moments de bonheur familial intense, ses moments de fugues, de peur et d’espoir. Nous trois ou rien est une pépite ! Une merveilleuse radiographie de l’Histoire d’un pays en fracture, un portrait d’humanité comme on n’en voit trop peu souvent. Un diamant brut d’espoir, de non résignation et de volonté. Des notions une fois de plus qui semblent banales couchées sur le papier mais qui donnent sens à une vie.
J’ai enfin passé 21 nuits avec Pattie, cette femme délurée, forte et si fragile. Pattie c’est avant tout Karin Viard : sans doute l’une des meilleures actrices françaises, qui se donne comme rarement une actrice a osé se donner. Elle débite des tirades où sexualité exacerbée et non gêne viennent se mêler comme pour crier son envie de vivre et de résister. Oui cette Pattie là est une résistante. Comme à leur habitude les frères Larrieu nous livrent un film si ce n’est loufoque, fin et délicat à l’atmosphère fantastique et fantasmagorique. Il y est question de promenades dans les bois la nuit, de fantôme qui danse, de gens qui rient et qui se draguent mais 21 nuits avec Pattie c’est aussi cette femme esseulée et impuissante : jolie, douce et forte Isabelle Carré qui parvient à s’imposer face à une Karin Viard excellente et fantasque jusqu’au bout des ongles. J’aime ce cinéma là ! Etrange et pénétrant…
Vous voyez donc que je n’ai pas chômé ! On vit mille vies au travers du cinéma.
Sylviane
Bravo Barbara pour cette belle activité cinématographique ! Moi je me suis super ennuyée ( et même un peu en colère) à Madre Mia, quelle déception ! où est passé le grand Nino Moretti ?
Barbara GOVAERTS
Mia Madre vu à Cannes et j’en garde un très beau souvenir ! Une jolie catharsis pour Nanni et puis cette dernière réplique du film : je l’ai encore en tête
j’avais été très touchée
à bientôt Sylviane