Limonov, la ballade est le nouvel opus de Kirill Serebrennikov qui m’avait embarquée avec son précédent : La femme de Tchaikovski qui narrait l’histoire d’une femme se consumant à petit feu.
Il nous livre ici une adaptation du roman d’Emmanuel Carrère (Kirill est un amoureux de la culture française). Je ne connaissais rien de cet écrivain underground qu’était Limonov et c’est avec plaisir que je me suis laissée prendre dans cette folle épopée, celle d’un poète avant gardiste qui devint un belliciste radical.
Une vie faite de contremesure et de discidence. Une vie à contre courant qui n’aura de cesse de viser des extrêmes.
Il donne la sensation de n’être nulle part à sa place et se cherche alors dans tout un tas d’actions et de réflexions.
Le réal filme cela avec verve et brio et nous invite à nous demander si, in fine, tout ce bruit, toute cette agitation, cette quête de lui même ne serait alors pas due à un coeur meurtri, à cette peine de coeur de laquelle il ne se serait jamais remis ? Et tout à coup, ce film dense, peut-être un peu trop, nous apparait alors comme foncièrement humain. Uniquement humain.
Le coeur a ses raisons…