Là aussi il est d’abord question d’écriture. On sent le travail, de fond et peaufiné.
Et puis le jeu d’acteurs. Formidable. la grande Dominique Blanc, en tête.
Mais tous.tes excellent dans le rôle de ces personnages imbus d’eux mêmes, ivres de leurs richesses et autres apparats : Doria Tillier donne une vraie étincelle à cet égard.
Et bien évidemment Laure Calamy qui porte le film de bout en bout avec la verve et la fougue que nous lui connaissons. Elle apporte cette fois bien autre chose que sa seule face solaire et enjouée. Derrière cette femme se cache une ancienne enfant esseulée, laissée pour compte… cherchant à prendre sa revanche sur la vie.
De beaucoup pensent alors à Chabrol, et principalement à La Cérémonie pour cette rivalité frontale entre les riches et les pauvres. Entre les maitres et les serviteurs. D’autres pensent au plus récent Parasite de Bong Joon Ho. Dans tous les cas, c’est bien cet esprit vif, amoral et corrompu qui irrigue le film. Les dessous d’une affaire familiale peu claire perdue dans les bas fonds des histoires d’argent.
Tout est noir. L’amour et le respect filial, parental a volé en éclat. Les femmes ont crée un front de résistance face au mâle, certes usé, mais fier de détenir les biens financiers. En « bon ami de Pasqua » il protège ses assets : il ferme sa cave à vins à clés et déblatère des insanités racistes affalé sur son canapé. Et se fait passer pour la victime face à une épouse « qui a la fièvre acheteuse » et ne cherche qu’à le délester de son capital. On apprendra en fait que l’homme n’a jamais voulu qu’elle travaille et qu’elle aura alors passé sa vie à trouver une activité – aussi basique soit-elle – pour combler le manque de reconnaissance professionnelle et surtout, combler le temps – long – d’une journée.
L’épouse c’est donc Dominique Blanc et j’ai tant aimé qu’elle nous donne d’abord à voir son pire côté pour finalement s’ouvrir à un semblant d’humanité. Elle est incroyable dans sa capacité à illustrer la palette variée de toute femme « tenue par l’argent ». Elle montre avec brio l’armure que l’on peut se créer sous couvert d’une énorme peine et d’une douleur indicible. Pour sauver les apparences…
Le film distille une atmosphère lourde, chargée et mortifère. Qui voudrait vivre dans cette immense villa pourtant sublime et entourée par la mer sur l’ile de Porquerolles ?
Tout est malsain et pourri car baigné et enfermé dans une douleur qui ne dit plus son nom.
La femme est-elle véritablement l’avenir de l’homme ?