AMHA (A Mon Humble Avis)

Lumière, l’aventure continue

Posted by Barbara GOVAERTS

Je découvrais en 2017 le premier opus de Thierry Frémaux : Lumière, l’aventure commence. Une merveille de montage qui devait nous subjuguer de quelque 108 films signés des frères Lumière.

Le cinéma est un miracle. Né il y a un peu plus de 100 ans désormais, un 19 mars, lorsque fut tourné le tout premier coup de manivelle du cinématographe Lumière (hier en somme, on l’oublie souvent), il est un art tout jeune. Le 7ème selon le classement.

Il est sans aucun doute le plus dense, complet, vibrant et cher à mon cœur.

Ce nouveau documentaire réalisé par Thierry Frémaux nous donne à voir 150 des quelque 1000 et quelques films réalisés et tournés par les célèbres frères Lumière entre 1895 et 1905. Il devient évident qu’ils sont loin de n’avoir tourné que La célèbre sortie d’usine ou l’épique arrivée du train en gare de la Ciotat (l’histoire veut que lors de la toute première projection, les spectateurs ont hurlé de peur pensant que le train allait sortir de l’écran et leur foncer dessus). 

De multiples pépites scénarisées, tantôt comiques ou pleines de suspens se présentent devant nos yeux écarquillés.

Force est de constater que tout y est : du choix du cadrage à la mise en scène, au jeu des acteurs (qui parfois surjouent) en passant par la contre plongée et même les effets : ce film « le bocal à poissons » qui ne semble pas opportun vu comme cela mais qui regorge de toute l’essence du cinéma : le mouvement, les reflets… Ou encore cette caméra embarquée sur le train, les ressacs de la mer filmés avec tant de poésie ou la plaça Mayor qui fourmille de vie.

L’apogée du cinéma mondial semble alors avoir lieu dès 1895… année de création du cinématographe. Stupeur !..

… et émerveillement tant il est beau de savoir que ces si nombreux cinéastes qui ont succédé aux frères Lumière ont empoigné cet art nouveau pour en faire une source d’histoires, de points de vue.

Des premiers travelling appelés Panoramas réalisés par le biais du « cinématographe embarqué » (sur une barque ou autre… quand je vous dis que nous n’avons rien inventé depuis), à ces films tournés aux 4 coins du monde par des « opérateurs Lumière » : le cinéma est très vite devenu une façon de voir le Monde, la vie qui bouge et s’agite.

Ces films nous montrent l’importance du placement de la caméra. On ne dira pas la même chose, le message ne sera pas le même selon que l’on place ici ou là la caméra. Fascinant !

Un sujet, un cadre, un plan. Et voilà l’équation du cinéma, source de certaines de nos plus belles émotions depuis un peu plus de 100 ans, renouvelable à l’infini et inépuisable.

Et puis ce second opus nous rappelle le souhait des frères Lumière de montrer ces films au monde. Faire de ces moments de diffusion, un spectacle. Naissait alors le concept même de la salle de cinéma. Ce lieu unique où se côtoient, dans l’obscurité, des personnes qui ne se connaissent pas. Je trouve éblouissant qu’ils aient eu l’idée au commencement même. De l’usage social et sociétal du cinéma.

Avec en prime la possibilité de se jouer, un peu, de la mort… De la beauté de pouvoir laisser une trace.

Merci.

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