Attention nouvel OFNI signé Gaspar Noé. Grand ami de Cannes puisqu’il y présente tous ses films. Et ô comme je me souviens de cette séance matinale !
Gaspar est un féru de cinéma et sans conteste un amoureux de la mise en scène. Pour lui, le cinéma est une matière qui se vit, qui doit faire bouger les lignes et surtout, ne pas laisser le spectateur indemne.
Plus qu’une histoire qui pourrait émouvoir, toucher, marquer le spectateur, il cherche à ce que ce dernier soit bousculé par son cinéma. Physiquement chamboulé : voyez Irréversible avec sa célèbre scène de viol quasiment insoutenable, Love avec ses scènes de sexe frontales en 3D, Climax et ses scènes de danse endiablées et cet esprit labyrinthique.
Ici, Gaspar fait tourner Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg. La première entre dans la peau d’une réalisatrice lorsque la seconde est actrice et doit tourner une scène de bûcher. L’objectif ? Montrer l’envers du décor d’un tournage en perdition sur lequel rien de va plus. Le producteur veut virer la réalisatrice qui veut que le chef opp se « sorte les doigts » (sic), qui veut que les maquilleuses et habilleuses se magnent pour que l’actrice puisse enfin entrer sur le set et tourner sa scène. Un empilement de scènes de chaos pour un film qui s’ouvre pourtant dans la chaleur feutrée d’une loge cosy pour finalement se clore dans un magma de couleurs (cf affiche ci-dessous), de flash stroboscopiques, de hurlements, de peur. D’horreur.
Là encore ce n’est clairement pas le scénario qui compte mais l’expérience de cinéma que nous propose Gaspar. Un condensé de cinéma qui pourrait de prime abord sembler erratique mais qui est maîtrisé à chaque instant.
Alerte : fragiles du cœur et de la rétine, s’abstenir !