Y a t-il actuellement un film sans Virginie Efira ? Pas vraiment.
Y a t-il aujourd’hui un film dans lequel Virginie Efira n’est tout simplement pas impeccable ? Pas du tout.
L’info ne vient pas de moi : elle se bonifie comme le bon vin et met dans son jeu une exigence qui lui réussit à 100%. Sa palette déjà bien fournie à ses débuts n’a de cesse de s’agrandir. Ce qui est intéressant c’est qu’elle parvient à travailler et muscler son jeu sans pour autant renier son naturel. Et c’est ce qui, justement, lui donne cette pâte, cette verve, cette présence.
C’est son physique aussi. Car disons le, pour une actrice de cinéma – ou de théâtre d’ailleurs, mais dans un style différent – il faut un physique que la caméra ait envie de filmer, dans lequel puiser… Et Virginie Efira a ça.
A la fois tellement femme et petit fille, elle est le mixte parfait du naturel et de la sophistication.
Elle peut tout à la fois donner l’apparence d’une femme accomplie et d’une petite fille apeurée – et vice versa. C’est là que se niche sa richesse et ses qualités d’actrice.
Elle incarne ici le rôle d’une femme qui vit une double vie et c’est, il me semble, un sujet bien rare au cinéma.
Judith est mariée à un célèbre chef d’orchestre en France avec qui elle a eu deux garçons – un ado et un plus jeune.
Judith est interprète et se sert de ses nombreux déplacements professionnels en Europe pour passer du temps avec l’autre homme de sa vie et la petite fille qu’ils élèvent ensemble, à mi temps donc.
Un rythme de vie pas évident et forcément morcelé qui demande une organisation sans faille et au cordeau et incite Judith au mensonge.
Pour cela, elle sait faire. Assez taiseuse, elle sait réagir sans partager de grandes émotions. Lorsqu’une information lui parvient et que cette dernière pourrait compromettre ses plans, ses projets, elle parvient à isoler l’information, à la processer et à trouver la parade qui ira bien.
Son charme, sa présence et son charisme se chargent ensuite de faire le reste et le nécessaire pour qu’elle parvienne à se sortir haut la main de toute situation.
Mais forcément, cela requière un immense self contrôle et une réflexion très poussée. En clair, cela provoque une vraie fatigue… Et un jour, son équilibre si fragile mais si maitrisé en vient à se briser. Et c’est alors sa vie qui s’effondre.
Il y a du Hitchcock un peu partout dans ce film. Du chignon à la blondeur de l’actrice, en passant par la façon de filmer un prologue qui n’a rien à voir avec la suite du film (mais donne des clés, cf Psychose)…
Ou comment filmer un édifice de mensonges avec brio.