Disons le tout de go, le dernier cru Allenien n’est pas ma tasse de thé. C’est d’ailleurs bien déceptif tant j’attends à chaque fois la sortie de ses films annuels avec un mélange d’excitation et d’interrogation. Peut-on réellement créer vite et bien à tous les coups ?
Dans ce dernier opus, certains des thèmes chers à Woody sont encore présents. La magie, le cynisme, la trivialité de la vie… Ici, il semble vouloir porter à son paroxysme ce questionnement sur l’utilité même de la vie, de la création… Pourquoi donc faire des films, vivre même, si c’est pour mourir et envoyer au chaos tout ce que l’on aura mis une vie entière à construire ? Du Woody, du vrai. Cartésien au possible et fort pessimiste.
Ce que je reproche à sonMagic In the moonlight ce sont ses dialogues qui ne visent qu’à porter ces propos là, les propos chers à Woody évoqués plus haut. J’ai trouvé cela lourdingue pour le dire clairement.
A titre d’exemple, je préfère mille fois plus un film comme Match Point qui porte un sujet, voire même plusieurs sujets (en l’occurrence la filiation, le déterminisme social, la chance…) et qui tisse sa toile tout autour de la psychologie de ses personnages et surtout d’un scénario tiré à quatre épingles (oui, ce n’est pas mon film préféré pour rien !)
ici, certes un scénario il y en a un, mais il tourne en rond à mon sens, et problème : je n’ai pas cru une seule seconde au rapprochement des deux protagonistes (non je ne vous spoile pas, avant même de voir ce film il me semble que l’on connait la fin, non ? Et je vous dis cela en état de cause, je n’avais même pas vu la bande annonce avant de voir le film, on ne peut donc pas me dire que je m’étais renseignée en amont). Je ne suis peut-être pas assez à l’écoute mais je n’ai pas senti la magie « s’abattre » sur eux.
Et puis, mais là aussi, c’est un point de vue personnel : les films en costumes ne sont définitivement pas ma tasse de thé. Un bon point, ce soleil, radieux, de Provence qui vient illuminer le film. Les acteurs sont certes charmants et pétillants mais cela n’a pas suffit à m’emporter.
Reste le thème central du film, cette magie, indispensable à nos vies, qui vient nous emporter au moment où l’on s’y attend le moins. Aussi pragmatique que je puisse être (mais moins cartésienne que Woody), cela me parle. Ce film semble nous redire l’importance d’agir, d’être maître de notre vie où qu’elle nous mène demain, dans 5 ans ou pour l’éternité… Qu’il s’agisse de magie, de chance, de destin ou je ne sais quel attribut encore, laissons la magie opérer. Parole de Woody !