Ça commence tel un film social, ça se poursuit en film de braquage pour se terminer enfin par une histoire d’amour. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’avec Maintenant ou jamais, on est mis en condition et emmenés dans un rythme haletant.
Ce film, c’est l’histoire de Juliette, professeur de piano, femme et mère de famille qui, pour faire face aux besoins de sa famille, va réaliser l’impensable, un braquage aidée d’un bad boy croisé par mégarde au détour d’une rue sombre.
Enfin, pas exactement.
La subtilité du film tient au fait que Juliette n’agit pas tant pour subvenir aux besoins de sa famille mais plutôt pour tenir les promesses faites à ses enfants, à savoir celle d’emménager dans la maison qu’ils font construire. Ces promesses sont le coeur de l’intrigue.
Seulement voilà, le chômage qui vient frapper son mari remet en cause les plans établis. Alors que Charly, son mari, est prêt à renoncer à ses rêves de confort matérialisés par cette plus grande maison, Juliette, elle, se fait la promesse de tenir celles qu’elle a faites à ses enfants. C’est une question de morale selon elle. Impossible de renoncer, de revenir sur ce qu’elle a promis à ses enfants. C’est là son cheval de bataille.
L’histoire part de là. Et la question se pose de savoir si nous spectateurs sommes prêts à la suivre dans son presque délire. On a parfois, au début, envie de lui murmurer que rien ne vaut l’amour qui l’unit à son mari et à ses enfants et qu’elle s’apprête à faire la plus grosse erreur de sa vie en voulant aller au bout de son rêve et de ses promesses coute que coute.
Mais ce serait sans compter sur la force de l’intrigue qui nous embarque littéralement au coeur de ce braquage préparé avec minutie et amateurisme. On est sans cesse sur le fil et c’est sans doute la raison pour laquelle le film nous emporte aussi facilement.
Leila Bekhti porte le film et est de tous les plans ou presque. Elle dégage force et détermination qui, je le pense, sont les principaux signes de son caractère. Elle est à la fois sombre et lumineuse, forte et fragile et joue l’exercice périlleux de l’équilibriste. Elle maitrise dans l’improvisation en quelque sorte.
C’est d’ailleurs ce qui est ressorti lors de l’échange organisé à l’issue de le projection avec Leila mais aussi Nicolas Duvauchelle (qui joue le bad boy) dont la présence, le charisme et la « tension sexuelle » (dixit le réal et à peu près toute la salle !) ne resplendissent pas à l’écran. Si le réal est parvenu à donner de la profondeur au personnage de Leila, il me semble qu’il n’a pas bien filmé les hommes de ce film. Je n’ai pas forcément été ébahie par le charisme justement de Nicolas Duvauchelle dans le film alors que je vous confirme qu’il dégage bel et bien quelque chose lorsque vous êtes dans la même pièce que lui, ndlr.
Au final, malgré quelques légères incohérences, quelques faiblesses au niveau de la direction d’acteurs, il me reste en tête la force et la conviction d’une femme prête à tout pour tenir les engagements qu’elle s’est fixés et qu’elle a fixés.
Il est certainement peu utile de trop réfléchir aux aboutissants de cette histoire de famille / de parentalité / d’amour et ou de passion, seule compte la teneur, forte, du scénario qui vient nous redire l’importance de rester dans le contrôle de soi, de sa vie et de ses choix.
Et c’est là que le film glisse d’un film social à un opus plus axé encore sur l’humain.
Maintenant ou jamais sera dans nos salles le 3 septembre prochain.