AMHA (A Mon Humble Avis)

MaXXXine

Posted by Barbara GOVAERTS

C’est de cette fameuse quête de célébrité dont il est question ici.

Maxine Minx est une star du cinéma dit pour adulte. Elle a réussi, elle est parvenue là ou elle voulait arriver : tout en haut de l’affiche. Son nom est célèbre, « I am Maxine fucking Minx », elle est reconnue d’entre toutes. Nous sommes dans les années 80 à LA / Hollywood et Maxine a des envies d’ailleurs. Lassée du cinéma érotico-porno dont elle est issue, elle passe un casting pour un film d’horreur, bien décidée à débuter un autre pan de sa carrière. Spoiler alert, elle passe haut la main le casting et débute alors le tournage de ce film d’horreur dans un contexte sordide de tueries. C’est alors le LA des 80’s décadent que décide de montrer le réalisateur Ti West, aux manettes de cette trilogie riche en références, et il en faut du courage et de l’abnégation pour se faire une place lorsqu’on est une jeune femme.

MaXXXine est le troisième volet de cette trilogie dont le tournage des deux premiers opus eut lieu durant le confinement en 2020, et de laquelle j’étais totalement passée à côté.

X, premier volet de la trilogie, rend notamment hommage à Massacre à la tronçonneuse mais aussi à Psychose ; grande référence filée de toute la trilogie ; et revient aux sources de l’horreur, dans les années 70, à une époque où le gore rimait avec sexe. Un groupe de jeunes amateurs, dont faisaient partie Jenna Ortega et Mia Goth (Maxine Minx), tournent alors un film X dans une ferme isolée en plein milieu de nulle part. Rapidement, le tournage devient le théâtre d’un massacre.

Pearl, le second opus, remonte au sortir de la première guerre mondiale et revisite l’atmosphère du Magicien d’Oz et d’autres films du Technicolor pour nous dire la jeunesse de Pearl : personnage clé du premier épisode de la saga (X donc).

MaXXXine, prend alors pour décors LA et revisite les 80’s pour nous rappeler les grands classiques de cette décennie néonisée et badass.

Je le disais, Ti West a à coeur de référencer au possible ses films. Je garde alors en tête ces références hitchcockiennes qui vont du chignon de la réalisatrice du film au Bates Motel.

Mais entre ce tueur qui sévit dans toute la ville et ce détective privé qui ne lâche pas notre Maxine d’une semelle : il est clair qu’il ne fait pas bon vivre dans cet univers impitoyable et macabre. Au point qu’une femme ne devrait jamais se balader seule le soir sans une arme… Délicieuse quoique sombre scène durant laquelle Maxine se fait suivre et en vient à détruire et écraser son adversaire.

Le film dit aussi cette difficulté à aller de l’avant lorsqu’une société toute entière vous a encastrée dans un case bien définie. Où est la liberté, cette belle liberté promise par cette Amérique nourricière et permissive ?

C’est surtout la pudibonderie qui inonde les esprits de beaucoup qui vient ternir le paysage. Tout est sous cloche, et les non-dits abiment la belle image extérieure. Pour illustrer cela, je trouve la scène durant laquelle Maxine doit se faire sculpter le visage et le buste (pour les besoins du tournage) forte de sens.

Le star system dans toute sa splendeur… et sa décadence.

Le film montre que les 80’s aussi flamboyantes pouvaient-elles être, annonçaient déjà la fin d’une ère… pour une descente aux enfers assez imperturbable.

Glaçant quoique totalement jouissif !

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