AMHA (A Mon Humble Avis)

Mission OBL

Posted by adminBarbara

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Dès la première minute nous sommes saisis. Comment ne pas l’être face à cet écran noir qui ne laisse rien transparaitre mis à part les hurlements et les cris appeurés des victimes du 11 septembre 2001. Des lors, on comprend que nous sommes face à un film brut, âpre.

S’en suivent des séances de torture qui nous mettent face à une réalité forte. Oui la CIA a usé, non pas de ses charmes mais de ses armes afin de mettre à genoux des supposés terroristes. Le but suprême étant de dégommer leur chef : Oussama Ben Laden (aka OBL) : l’homme le plus recherché au monde depuis l’attentat du World Trade Center.

Passé cette première demie heure, j’ai trouvé que Zero Dark Thirty ne me captivait plus. Le film part telle une fusée pour ensuite s’embourber dans une enquête qui a dû en passionner plus d’uns mais pas moi, pour ensuite rebondir à nouveau au bout d’un heure trentre lorsque Maya (Jessica Chastain) pousse une gueulante contre son co-équipier qu’elle trouve un peu mou du genou. Comprenez, elle qui au départ était sur la réserve, comme en retrait face à toute cette violence perpétrée, trouve peu à peu sa place au sein de ce bourbier sans nom et comprend qu’elle a tout à jouer et surtout gros à gagner. Trouver et abattre OBL lui offrirait une renommée sans nom et le respect de ses chefs aka le gouvernement.

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Jessica Chastain / Maya est justement le personnage central de ce film et un personnage charismatique et intéresant de surcroit. J’ai aimé la voir évoluer au cours du film dans lequel elle passe de la personne en retrait, à la femme en mission (c’est clairement elle qui porte cette mission, et le film par la même occasion), puis voir sa satisfaction lors de la capture de Ben Laden pour enfin la voir comme vidée dans les derniers instants du film. Il semble ne rien lui rester une fois la mission terminée.

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Pour en revenir au film, j’ai surtout été captivée par la dernière heure qui nous emporte dans l’assaut final. Les images d’abord, sont intenses et l’action est à son comble. J’ai vraiment eu l’impression de voyager à bord des avions qui survolent les montages Afghanes à la nuit tombée : j’ai adoré cette sensation d’être face à un film de science fiction alors que l’action fût bel et bien réelle. L’atmostphère est lourde, presque oppressante et c’est ce qui fait la teneur du film.

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Pour ce qui est de le pseudo polémique qui est de savoir si le film fait l’apologie ou au contraire dénonce les tortures perpetrées par la CIA, je n’ai rien perçu ni dans un sens ni dans l’autre. Cela dit, un passage du film m’a vraiment interpelé. L’un des équipiers demande à Maya la raison de sa détermination quant à la traque de Ben Laden. Il se demande pourquoi cristaliser tous les efforts des troupes sur cet homme alors qu’il est clair qu’il est loin d’agir seul. Ce co-équipier trouve qu’il serait plus judicieux de désamer ces terroristes et ainsi anticiper toute éventuelle nouvelle attaque. Je dois dire que je suis ravie que ce questionnement ait été traité par le film car c’est en effet l’un des points qui m’a toujours interpelé.

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Un film fort, brutal mais aussi emprunt d’une certaine humanité et ce, grâce à la présence de cette femme au coeur de l’action / mission mais aussi et surtout grâce à la touche de la réalisatrice qui parvient à donner une autre vision de cette chasse à l’homme qui reste bien évidemment malgré tout très virile.

 


 


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3 thoughts on “Mission OBL

  1. Gérard Bladié

    Effectivement vous avez raison, le seul intérêt de ce film est la question sur le désarmement des terroristes. Comme souvent le cinéma américain sort des films qui abordent les grandes questions de
    notre temps, sans toutefois y répondre franchement ou du moins sans trop les approfondir. A propos du marché de l’armement j’ai vu un film américain (Lord of war) qui était axé sur les marchands
    d’armes édulcorant au passage le double jeu des états grands fabricants d’armes (50% du marché pour les USA, la France étant le n° 3). Sans être adepte des « thèses complotistes » je m’interroge sur
    le bien fondé de toutes ces guerres anti-terroristes et de l’intérêt pour l’Humanité de maintenir une industrie qui fait vivre des millions de personnes d’un coté et de l’autre mourir des millions
    de pauvres crétins.
    Ce soir je vais voir le « Lincoln » de Spielberg, je pense que je vais être déçu mais bon c’est quand même un film de Spielberg.

  2. Barbara

    merci pour votre commentaire Gérard et pour cette réflexion. Il y a en effet bcp à dire sur le sujet et je dois dire que je partage votre avis : trop peu de films permettent d’approfondir le
    sujet. Cela dit ils nous permettent de réfléchir à cette question et à en discuter ce qui n’est déjà pas si mal !

    n’hésitez pas à partager avec nous votre point de vue sur Lincoln.

    barbara

  3. Gérard Bladié

    J’ai aimé le « Lincoln » de Spielberg pour son parti-pris. Ce n’est pas un film sur La vie de Lincoln, ni sur l’histoire de l’esclavage, c’est l’histoire ciblée sur le « comment » s’est déroulé le vote
    du 13ième Amendement. Les 2 premières scènes du film cadrent la suite en nous indiquant clairement que le sujet ne sera pas la longue lutte d’émancipation des esclaves, ni du cheminement personnel
    de Lincoln vers la thèse abslutionniste. L’histoire du film commence donc avec le « Lincoln » enfin convaincu de l’abolition de l’esclavage et du « comment » il va y parvenir. Ce parcours est filmé de
    manière trés théatrale à l’émotion comme savent si bien le faire les cinéastes américains mais aussi trés didactique et pédagogique. Au delà de toutes considérations historiques (que l’on peut
    regretter), Spielberg, à mon sens a voulu glorifier, pour que cela entre dans les têtes, une chose simple, évidente à la raison humaine: l’Egalité des Droits pour tous. C’est pourquoi il y a cette
    superbe scène où Lincoln re-explique à un ingénieur le principe général d’Euclide sur « l’Egalité » qui est une notion plus philosophique que mathématique. Notion simple mais encore peu admise
    universellement quand en France en 2013 il a encore fallut toute l’énergie et tout le talent d’une Christiane Taubira pour défoncer les arguments obscurantistes contre le « mariage pour tous ».
    Forcément ce parti-pris agit comme « statufication » de Lincoln, seul héros, au détriment d’autres personnages clés de cet évènement comme Elisabeth Keckley, William Slade et même de Thaddeus Stevens
    qui dans la réalité fût bien plus radical.
    Cela pour dire que ceux qui s’attendaient à voir un film plus « historique » ont été déçu. J’avais aussi cet a priori avant d’aller voir ce film mais le film en lui-même m’a comblé, je ne mes suis
    pas ennuyé à suivre les aléas de ce combat politique d’autant qu’il montre aussi la proximité réelle de cette époque entre le peuple et son premier dirigeant. Ce film, avec son thème central, donne
    surtout l’envie de s’interroger et d’en savoir plus sur l’histoire de notre civilisation qui au nom du progrés a conduit à l’anéantissement de peuples entiers.A la fin du film, la silhouette
    fatiguée de Lincoln quittant la Maison Blanche et son corps ensanglanté sur le lit laissent présager que son fantôme hantera encore longtemps l’Amérique.

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