Des films évoquant les failles d’un système capitaliste à bout de souffle, il y en a quelques uns déjà. Récemment, Le Loup de Wall Street (que j’ai adoré) et The Big Short (que j’ai détesté) montraient avec un certain aplomb les dessous de magouilles capitalistico-politiques menées de front par des jeunes loups prêts à tout.
War dogs revient sur ce thème mais enfonce le clou pour montrer peut-être de façon plus frontale les limites d’un système uniquement basé sur l’économie, le bénéfice, l’argent. Il a pour propos propre de mettre en exergue le business au sens propre créé par la guerre. L’armement des pays représentant l’un des budgets les plus considérables pour bon nombre de contrées.
War dogs nous donne à voir, en relief, cette Amérique guerrière, uniquement portée vers les lois de l’argent.
Nous sommes en 2008, Bush et son Vice Président Dick Cheney sont à la tête du pays et mènent une guerre sans merci aux ennemis jurés du pays. Nul besoin de les citer, vous les connaissez. Le film relate l’histoire vraie d’une faille informatique qui permit à des petites entreprises de businesser avec le gouvernement pour des contrats mirobolants d’armement.
C’est sur le ton humoristique (le réal n’est autre que celui qui a signé les Very Bad Trip) que nous suivons la création puis la montée en puissance du mini business de ces deux amis d’enfance embarqués dans le monde des marchands d’armes internationaux.
Sous couvert d’humour, ce film évoque un sujet chaud et majeur qui mérite que l’on se penche deux seconds trente dessus. Nos sociétés sont (bien souvent) rongées par la corruption et le pouvoir de l’argent ne cesse de gagner du terrain et terrasse l’intégrité de nos consciences. Dit comme cela, c’est bien pompeux je vous l’accorde mais il est tout de même utile de porter à notre connaissance le fait que la guerre, que TOUS les pays disent combattre, représente en fait la PLUS grande source de revenus de ces mêmes pays.
Dilemme et schizophrénie de nos sociétés.
J’ai trouvé que le film ne se prenait jamais au sérieux. Il assume pleinement ses références (Le Parrain, Scarface) et notre cher Jonah Hill prend un malin plaisir à jouer les jeunes / mini Al Pacino et c’est savoureux !
Le duo fonctionne parfaitement et le film trouve son rythme dès les premières minutes.
La bande son est éclectique à souhaite et nous balade de 50 cents à Leonard Cohen en passant par Justice, Aerosmith et Iggy pop.
Les dérives de l’administration Bush sont nombreuses en effet. Les dérives de l’Amérique. Les dérives de nos sociétés. L’argent, l’argent, l’argent…