Penser à Tahar Rahim pour incarner Charles Aznavour, il fallait le faire. Je ne l’aurais pas fait. Et pourtant, cela fonctionne parfaitement. Je dirais même que la magie opère.
Il faut en effet prendre en compte le grand sérieux avec lequel Tahar approche chacun de ses rôles et sa capacité à se fondre dans un personnage, dans une personnalité. On dit ici que même sa femme pensait voir Charles Aznavour chez elle… Cela va de pair avec l’histoire qu’ils veulent raconter et c’est annexe, mais ça en dit long sur le travail de préparation qu’a, sans aucun doute, du faire l’acteur.
Et c’est sans couture. Le film évolue sous nos yeux et avec, le sentiment de voir Charles Aznavour à l’écran. Tahar donne de sa personne. Non seulement les atours sont là, mais la gestuelle, la posture… sont finement travailées.
Le tout donne une virée dans une époque aujourd’hui révolue (que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaitre…) et la persévérance d’un homme qui se voyait chanteur, et rien d’autre.
Pas même en père de famille… qu’il laissa pour compte à bien des reprises.
Le film, s’il ne propose rien d’extra-ordinaire dans sa forme, retrace la vie d’un homme confronté aux réalités économiques d’une industrie musicale alors en plein essor… Qui offrait aux plus grands la possibilité d’une carrière éblouissante.
On suit alors le parcours de vie d’un petit garçon parisien à qui les parents immigrés sans le sous ont transmis les grandes et belles valeurs du travail, de la rigueur et de l’abnégation. Et comme il lui en fallu à ce Charles pour se faire sa place !
Classique mais empli d’une belle énergie.