Julie Delpy aime évoquer et plus encore, traiter la question du couple. Elle le faisait alors avec fantaisie et énergie dans Two days in Paris, un film découvert au cinéma qui me laisse le souvenir d’une séance estivale plus que sympathique et depuis vus puis revu et encore revu.
Ici le film débute comme étant une sorte d’introspection, celle d’un couple séparé qui se partage la garde de leur fille alors âgée de 7 ans. La réalisatrice scrute à la loupe les tensions, le sentiment de manque lorsque l’enfant est avec l’autre parent, la jalousie aussi pour nous embarquer au final dans une épopée toute autre.
Le film glisse alors vers le drame – dans une seconde partie qui m’a fait décoler de mon siège et retenir ma respiration et parfois détourner le regard – pour se poursuivre, dans une troisième partie digne d’un film d’anticipation.
Ce qui est sûr c’est que le film ne laisse pas neutre, pantois peut-être et mitigé mais pas indifférent.
Je ne savais rien du film (je regarde rarement les bandes annonces) et cela m’a ravie pour ce film car je suis vraiment tombée de haut. Le film m’a emmenée là où je ne pensais nullement aller. Vers une réflexion de haute volée sur l’amour maternel, sur le lien physique – à toute étape de la vie – qui unit une mère à sa fille.
Et puis, cette réflexion sur le rôle et l’éthique de la science (je souhaite maintenir une forme de suspens dans cet article, que vous puissiez vous aussi vivre le film sans trop en savoir en amont, si vous le souhaitez). Je trouve intéressant et intelligent que Julie Delpy traite son sujet par le prisme de l’émotion. En écrivant cette phrase, je réalise à quel point elle peut être clivante, car rien de tel que le fait de jouer avec l’émotion pour aller tout droit vers un traitement au mieux condescendant, au pire biaisé et surtout dans le cadre d’un sujet délicat pour celui du film. Seul le prisme de la science pure et dure, pourrait sembler convenir.
Ici, sans donner un avis plaqué, le film offre la possibilité de réfléchir au sujet « de la vie d’après » avec tact et élégance. Il nous laisse sonné mais ouvert à la réflexion d’un monde scientifique qui n’a de cesse d’avancer, d’évoluer et d’ouvrir la voie à des scénarii nouveaux… A de nouvelles potentialités de vie.
Délicat – dans tous les sens du terme.