« Parti de rien, il a tout conquis » en voilà une façon hagiographique de présenter le personnage. C’est là ce que l’on peut lire sur l’affiche française du film.
Mais plutôt que de chercher à façonner une légende, Ridley Scott (à jamais pour moi le réalisateur de Thelma & Louise) dépeint à l’écran un personnage crasse, vulgaire, presque rebutant.
C’est peu dire que je n’ai pas aimé cette adaptation, ce récit de vie du monarque ou quoi que soit cet objet filmique.
On passe de date en date pour retracer les temps forts de la carrière belliqueuse du corse sans jamais approfondir aucun de ces moments historiques : c’est bien utile de communiquer à tout va sur le fait d’avoir collaboré avec des historiens. Tout est à l’avenant. Rien ne tient véritablement la route.
Une scène d’action par ci, une scène d’action par là (sur fond vert bien évidemment… même la neige est évidemment fausse !) pour donner un semblant de rythme à un film qui ne croit jamais à ce qu’il fait ni à ce qu’il dit et montre.
La bande annonce évoque un Joaquin Phoenix « récompensé aux Oscars » : pas pour ce film, c’est certain. Il est ici absent, à quelques scènes près je vous l’accorde, mais ce n’est pas dans ce film qu’il brille le plus et révèle l’étendue de son charisme et de son talent. Il est au contraire engoncé dans ce costume qu’il ne semble ni aimer, ni respecter, ni comprendre. Peu à l’aise dans la peau de cet homme dépeint par le réal comme étant grotesque : piètre humain, piètre leader politique, piètre guerrier, piètre mari, piètre amant…
L’envergure du personnage est surtout servie par une certaine grossièreté qui ne lâche jamais le film.