Une femme dépressive et ses états d’âme. Voilà qui nous occupe 2h durant dans ce second opus signé Tom Ford.
Sous couvert de plans sublimes – oui tout de même – Tomy connaît et maitrise la beauté, le réal nous livre un film froid, linéaire et plat.
Tout est beau, mêmes les autoroutes sont belles dans leur sinuosité chez Tom Ford, il maitrise la notion d’esthétisme comme personne. Jusqu’à ces corps obèses, nus et unifiés qui peuplent les premières minutes du film. La beauté a une teneur intense et il est clair que chaque plan est largement maitrisé. Tom Ford est un cinéaste et l’avait prouvé, déjà, avec son premier film (A single man) qui fait partie de ma DVDthèque depuis sa sortie et dont l’esthétisme pur et l’atmosphère intense m’avaient conquise.
Ce second film, adapté d’un roman, rassemble tous les ingrédients qui avait fait du premier un succès mais il est clair qu’il lui manque l’ingrédient naturel indispensable à toute réalisation : un semblant de vie. Tout est tellement aseptisé ici !
Ce nocturnal animals manque de relief. Rien ne transparaît. Derrière le brushing et le vernis parfaits d’Amy Adams, le néant de la vie portée à l’écran au sens premier du terme. Rien ne dépasse, tout est poli à l’extrême mais rien ne transpire, rien ne transparaît.
Pas même l’intrigue secondaire qui vient se superposer à l’intrigue principale. Pas un rebondissement ! Pas une once de doute, de retentissement. Que j’ai trouvé ça mou !
Cette idée de superposition d’histoires est intéressante mais il eut fallu lui offrir une mise en tension supplémentaire. Ce n’est pas du côté de la mise en scène que ça pêche : cette même mise en scène qui est intéressante au demeurant mais du côté même de l’histoire. Quid de cette enquête linéaire au possible ?
Rien ne m’a emporté si ce n’est cette atmosphère glacée, cette ambiance meurtrie de solitude, de non dits et de vide. C’est là le cœur de l’intrigue, la porte d’entrée de toute cette histoire.
Ah ces gens riches, beaux, évoluant dans un environnement social favorisé, aux sourires et aux brushings radieux mais si lisses, si seuls, si seuls, seuls à en crever.
Tout cela est beau sur le papier mais sitôt mis en relief, en 3D, rien ne se diffuse, rien ne transparaît. De l’art du papier glacé.
Paule
Glacial en effet !