Le film narre l’histoire (vraie) d’un flic noir infliltré au coeur même de l’organisation du KKK (Ku Klux Klan) d’un petit patelin de l’Amérique profonde (Colorado Springs, la ville de Docteur Quinn !!)
Le film est jouissif ! Ce ton révolté, cette fronde et cet esprit « ALL POWER TO DA PEOPLE », cette volonté de hurler l’horreur de l’Amérique blanche de Trump et de ses suprématistes. Définitivement il était temps que Spike revienne !
Il passe par le prisme de l’humour pour nous conter cette « histoire ». Il nous dit alors la stupidité des membres du KKK et cet esprit haineux et surtout bas de plafond. Une fois son dispositif bien mis en place, il nous revient alors de suivre l’affaire et de nous délecter des saillies bien senties de ce duo de flics. Le tout est emmené par une bande son parfaite (un énorme point fort dans tous les films de Spike Lee). L’atmosphère du film est alors imprégnée de cet esprit de révolte parfaitement distillé. On y est.
C’était sans compter sur le coup de poing final qu’il nous assène en nous montrant, là sur l’écran, sans faux semblant, les images des émeutes de Charlotteville. La vérité du sujet nous saute alors aux yeux et le dispositif fonctionne parfaitement. L’imprégnation n’en est que plus forte. Il nous laisse enfin avec ce message qui résonne. No place for hate. Pas de place pour la haine. De la douceur dans la révolte. Spike est de retour, toujours révolté mais plus mesuré et son message nous touche alors encore plus fort.
Je me souviens avoir vu ce film en soirée à Cannes en mai dernier (à la séance de 22h si je me souviens bien) et en être sortie aux alentours de minuit avec une vraie ferveur, une force en moi, une volonté de lever le poing et de déplacer des montagnes et surtout de crier l’urgence d’un monde qui s’aime, qui se respecte, un monde dont les humains qui le peuplent feraient enfin preuve de réflexion, d’humanité et feraient une trêve dans leur habitudes de haines et de rejet de l’autre.
De le puissance de l’activisme.