Ce que je reconnais à Toledano et Nakache, outre le fait de réaliser des films en duo (grand respect pour les cinéastes qui travaillent en binôme tels que les frères Dardenne, Coen…), c’est qu’ils savent utiliser le rire. Et ce n’est pas donné à tout le monde.
D’autres l’ont dit avant moi, je reste convaincue que l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. Moi l’adepte du rire, je partage cet avis et suis donc épatée lorsque je réalise que le rire parvient à créer l’unanimité. L’humour est une forme d’esprit tellement personnelle.
Plus encore qu’une unanimité, je trouve que le duo Toledano Nakache parvient à créer un sentiment d’union au travers de leur film et de l’usage qu’il font de l’humour. Ce n’est pas rien.
Voilà pourquoi leurs films, tout aussi imparfaits soient-ils nous touchent et marquent les esprits. En plus d’une vraie sincérité (on ne parle d’eux que depuis le succès triomphal d’Intouchables mais leur cinéma est emprunt de cette même sincérité depuis le tout début), ce qui me plait c’est cette immersion dans le sujet traité. Leur dernier opus Samba en est empreint.
A l’heure où tous semblons avoir notre opinion sur les sujets qui peuplent nos journaux tels que l’immigration, les sans papiers… les réals font le choix d’évoquer le sujet sans pathos et ce, en « fouillant » le sujet.
Sans donner lieu à un docu sur le quotidien des sans papiers , ils y vont, nous mettent face à la réalité de leur quotidien, de cette vie difficilement vécue au jour le jour. Et j’aime ça ! Car qui s’intéresse vraiment, au fond, à leur vie ? Qui se demande réellement comment ils vivent, ce qu’ils peuvent ressentir, pourquoi ils sont là ? Toutes ces questions sont englobées dans ce film qui évoque la peur de perdre son identité, la volonté et l’espoir.
Alors oui, certains seront toujours présents pour nous dire que c’est bien beau mais que ça ne fait pas avancer le débat. Certes peut-être pas mais c’est déjà un grand pas que de rappeler la valeur de l’entraide, la valeur du partage, la valeur de la vie de chacun et de tous. A ce titre, un très bel « hommage » est rendu aux asso de notre pays. Franchement fort.
Une fois de plus, pas besoin de chaudes larmes pour traiter le sujet. Le rire nous emmène et nous porte, le message passe.
Je dois vous dire que je n’ai pas eu de coup de coeur tel que ceux que j’avais pu avoir pour leurs précédents films mais je reconnais le charme qui peuple ce dernier opus.
Samba est lumineux, souriant, vrai, fort, courageux. Des valeurs pas si banales que ça au final.