Je vous parlais tout récemment de l’histoire d’une quête existentielle dans mon article sur le dernier James Gray, The lost city of Z. Nos salles nocturnes nous donnent à voir une autre quête, celle cette fois, d’une jeune ado étudiante en école vétérinaire. Ne soyez pas aveuglés, cette quête est la même qu’il s’agisse d’un trentenaire déjà quelque peu cabossé ou d’une jeune pubère. Dans les deux cas, c’est la quête de sens, la quête des sens qui est en exergue.
N’y allons pas par quatre chemins ne serait-ce que par respect pour le film qui lui, file droit au but : Grave est (sans jeu de mot) cru, vénéneux, âpre, direct et sans faux semblant. Vous plussoierez je pense si je dis que cela fait plaisir de dire ceci d’un film de genre, français.
Il n’y a pas une minute de trop dans ce film cadré, au sein duquel chaque plan à sa place et son rôle : la qualité et l’originalité de cette scène nocturne où la caméra est placée sous le drap, ce « démon vorace » au sein même du lit de la jeune étudiante. Le côté « clipesque » propre à la génération à laquelle il s’adresse est assumé, de même que cet aspect gore, revendiqué à bien des égards.
Je n’ai eu ni peur, ni l’envie de vomir (juste peut être quelques hausses de tension) mais ai été happée et n’ai eu que des réactions fortes. J’en ressors d’ailleurs avec une énergie débordante : un film antidépresseur et énergisant, vous signez ?
Alors, comme tout bon film d’horreur qui se respecte, on sort de là sans savoir véritablement où sont passées nos certitudes et nos croyances. Grave est-il un film glauque ou parfaitement lumineux, sanglant ou doré comme les blés, violent ou tendre comme un premier baiser ?
Je sais une chose, c’est qu’il incarne une certaine forme de féminisme et de « girl power » et qu’il est l’analogie de cette quête des sens que j’évoquais au début de cet article. Cette longue quête qui mène parfois à l’acceptation de soi, de son image, de son pouvoir de séduction, de sa beauté, de son corps, de sa sexualité.
Captivant. Grave.