L’emprise et tout ce qu’elle recèle et porte en elle. La perte d’autonomie, de confiance en soi. C’est le thème principal de Slalom, un premier film prometteur annoncé en compétition lors de l’édition Cannes 2020, avortée.
A 15 ans, Lyz est en ski-étude. Sans grandes attaches avec ses parents, elle est livrée à elle-même et a déjà bien gagné en indépendance. Assez solitaire, elle semble à la fois nonchalante et déterminée.
Son coach qui croit en elle ne la ménage pas. Sans doute l’approche normale de tout entraineur vis-à-vis de ses poulains et plus encore vis-à-vis de celles et ceux en qui il croit. Lyz est de ceux-là.
Je le disais, le film parle d’emprise et de perte d’autonomie alors que le film tourne autour d’un groupe d’adolescents, âge s’il en est de l’émancipation et de l’affranchissement.
Si Lyz court vers un destin tout tracé de championne, elle avance surtout vers un mur épais dans lequel elle risquerait de se heurter sévèrement.
La réalisatrice filme avec une délicatesse pugnace son attirance de jeune fille pour son entraineur et donne en retour à voir la vulgarité maladroite dont il fait preuve. Incapable de gérer ses pulsions et de maitriser son attirance pour son poulain, il s’engage – lui l’adulte – dans une histoire qui les dépassera très vite tous les deux. C’est là le point de focal du film qui dit les dérives d’une attirance qui ne fait du bien à aucune des deux personnes concernées. D’où l’emprise, l’enfermement…
Au même titre que les courses de slalom auxquelles s’entrainent la jeune Lyz, cette dernière s’enferme dans une chute vertigineuse, se retrouve coincée dans une éternelle descente.
Eternelle non. Car la pente à beau être glissante, cette jeune femme là connait ses limites, sait où elle va, a la maitrise de son activité sportive.
Contrairement à ce que son coach lui enseigne, elle saura maitriser sa descente, ne pas laisser son cerveau de côté et ardemment contenir son pas… Rester maître d’elle même au final. Pour in fine, trouver son chemin et quitter les méandres.