Julie est étudiante en cinéma. Elle est fille unique et issue d’une famille aisée, aimante et protectrice.
Elle est douce et rêve de voyager pour se frotter au monde. Elle a ce besoin d’aller à la rencontre de ceux qui souffrent et de ne pas rester dans son petit pré carré.
Alors lorsqu’Anthony entre dans son giron, elle voit en lui le pygmalion qu’elle semble attendre depuis toujours, celui qui lui fera connaitre le sens véritable de la création, du métier et du frisson.
Sauf qu’il n’y a que Julie pour ne pas voir les énormes gyrophares rouges qui entourent cet homme plus âgé qu’elle. Paumé, drogué, manipulateur, sournois… les magazines féminins le mettrait dans la case des « pervers narcissiques sans tergiverser.
Mais c’est tête baissée qu’elle plonge dans cette histoire d’amour hantée.
L’histoire, je trouve, est très cinégénique. Tout sur le papier dit le film vénéneux, habité, langoureux.
S’il est visuellement sublime – on croit contempler un tableau à bien des reprises – il est en fait froid, éteint, d’une lenteur sourde.
La déception est alors à son paroxysme tant ce sujet appelle à la puissance, à l’entrain… Je me voyais déjà prise moi même dans les mailles d’un amour dangereux, malmené et traumatique et c’est tout juste si j’ai souhaité que cette jeune femme se réveille, se prenne en main et fuie loin, très loin de cet homme nocif. Mais pas d’intérêt plus poussé pour ce qui se tramait sur l’écran.
Reste, comme je le disais, un film au look taillé au cordeau. La mise en scène est parfaitement maitrisée, de ces scènes ou l’usage du miroir dit tout du doute, du tiraillement, de la dualité dans laquelle se trouve l’héroïne, cette jeune femme entrainée sur une mauvaise pente. De ce besoin d’aider celui qui souffre, elle prend alors le risque de se perdre, de se fissurer…
La réalisatrice a mis du coeur à l’ouvrage pour traiter au mieux son sujet : celui de la dualité. Elle en a tiré une métaphore filée… puisque le film a une deuxième partie.
Pas sure de trouver le courage de m’y atteler.