La scène d’introduction, celle du pré générique, nous plonge de but en blanc dans le quotidien – musclé – de Toni.
Il en faut de l’énergie et de la patience pour que tous trouvent leur place !
Toni c’est Antonia, une ancienne star de la télé réalité qui a ôté ses habits de lumière pour devenir maman d’une famille nombreuse. Un job à plein temps qui lui demande toute son énergie. De l’énergie, elle en a à revendre mais ses 5 enfants, qu’elle élève seule, (elle est veuve à 42 ans) lui en prennent pas mal.
Disons le clairement, elle est sous tension !
Ses deux grands s’apprêtent à quitter le foyer pour rejoindre l’université, et vient alors le moment pour Toni de penser à elle. Qui est elle en dehors du fait d’être la maman de ses 5 enfants ?
Le film interroge la maternité et met en perspective le rôle et le statut de la mère et celui de la femme.
Camille Cottin que j’apprécie décidément de plus en plus porte ce rôle à merveille. Elle m’a tour à tour émue et plu avec cette posture de femme qui fait front. Cette scène où elle crie sur son fils au comportement agressif dans la voiture m’a fait monter les larmes. Elle est juste et plus encore, elle donne vie à cette femme qui se situe à un carrefour de sa vie.
Elle le dit, rien n’est plus beau à ses yeux que de voir ses enfants grandir, se chercher, se trouver, avancer dans cet apprentissage constant qu’est la vie.
Mais lui vient le besoin viscéral de penser à elle. De se placer au centre du cercle pour, elle aussi, devenir l’être humain qu’elle désire et non pas suivre une route toute tracée mais bel et bien être maitre de son destin, avoir un projet de vie.
C’est donc l’histoire sensible et vraie de cette femme – qui a déjà tant oeuvré en portant son regard aimant sur ses enfants, qu’elle aide à devenir des adultes responsables et indépendants – qui est à l’orée de sa vie à elle.
Une bien belle ode à la famille, à la fratrie, et aux choix de vie. Une oeuvre très sensible.