C’est un film d’action pur et dur auquel on s’attend avec en prime un crash d’avion vendu comme étant spectaculaire.

C’est un film d’une profondeur bien plus forte devant lequel on se retrouve. Flight est en réalité une leçon de cinéma en ce sens où le film nous suprend au plus haut point et nous offre à voir un merveilleux acteur en action : j’ai nommé le célèbre Denzel Washington.

Ah Denzel ! il m’avait bluffée dans American Gangster il y a quelques années déjà. Il a cette force de jeu incarnée, ce charisme et surtout cette lueur de sympathie qui ne le quitte jamais. On ne peut d’ailleurs pas vraiment expliquer ce qu’il incarne mais force est de constater qu’il plait, qu’il ne laisse en rien indifférent.

C’est la raison pour laquelle il était sans doute le seul acteur à pouvoir endosser le rôle de ce pilote de ligne perdu dans l’alcool.

Car oui, c’est bien là le coeur du film.

La première partie du film nous place face à ce crash d’avion parfaitement filmé : je me suis littéralement accrochée à mon siège, pour très rapidement entrer dans une autre dimension bien plus forte et profonde.

Le pitch du film nous apprend que suite au crash d’avion, une enquête est lancée afin de comprendre les raisons du crash. Cette même enquête révèle que le pilote était sous alcool et autres stupéfiants lors de son service, ce qui risque de le mener tout droit en prison pour le reste de sa vie.

L’histoire se focalise donc ensuite sur la quête de rédemption de cet homme qui risque de tout perdre, à commencer par sa reconnaissance sociale (suite à sa maîtrise de l’avion et pour avoir sauvé la majorité des personnes à bord, il est considéré comme un héros).

Et c’est là que le film prend toute son empleur. Denzel joue une palette d’émotions à couper le souffle. Il incarne littéralement ce pilote alcoolique avec brio.

Il devient rapidement limpide que derrière cette carapace et derrière cette belle position sociale se cache un homme détruit. Un homme détruit par cette vie qu’il brule par les deux bouts. Un homme détruit qui a perdu tout contact avec son ex femme et surtout avec son fils avec qui il entretient des relations plus que chaotiques.

Un homme qui ment à tous et surtout à lui même. Un homme détruit qui parvient encore à faire illusion.

Ce film vient nous rappeler que parfois, et même souvent les drames qui viennent heurter nos vies sont au final une source de rédemption.

C’est exactement ce qui arrive à cet homme pour qui ce drame va apparaitre comme étant une issue de secours qui va l’aider à prendre conscience de son état, ce qui est déjà un pas énorme vers la guérison.

La séquence durant laquelle il avoue avoir été sous l’emprise de drogues diverses durant le drame est à couper le souffle et je dois dire que ça faisait longtemps que je n’avais pas été autant émue au cinéma.

J’en parlais récemment en écrivant sur un film qui m’avait beaucoup moins emballée, il semble que ce soit ici la même idée, c’est en acceptant son « crime » et surtout son mal être et plus que cela encore, en acceptant de payer pour cela qu’il trouvera sa rédemption pour son bien à lui et pour le bien de sa famille.

C’est certes un film très « américain » mais très humain surtout et c’est la raison pour laquelle nous y croyons.